Question inspirationvisuelle, Calacas, le nouveau spectacle de Zingaro, n'avance pas masqué. Bartabas (scénographie et mise en scène), Laurence Bruley (décors et costumes) et Cécile Kretschmar (masques), ont dévalisé José Guadalupe Posada. L'illustrateur et graveur mexicain (1856-1913) est passé à la postérité pour son inépuisable série de squelettes satiriques. Radiographie - au sens propre - de la société de son temps, avec ses paysans, ses bourgeois, ses ivrognes, ses artisans, ses musiciens, l'œuvre de Posada inspire, jusqu'à aujourd'hui, l'iconographie de la Fête des morts au Mexique. Jouets, papiers découpés, sculptures, dessins, crânes en sucre, tout ou presque dans le déploiement festif qui s'organise tous les ans autour du 2 novembre au fil des rues, des vitrines et des cimetières, dérive de Posada.
parade. La force esthétique de cette kermesse macabre se suffit à elle-même, et Bartabas l'a bien compris. Si l'habillage de Calacas («squelettes» en langage familier au Mexique) est entièrement mexicain - ou plutôt posadien -, le contenu n'en est pas folklorisant. Bartabas a beaucoup regardé les images, mais l'histoire qu'il raconte n'a pas d'ambition ethnographique. Le fondateur de Zingaro n'a jamais été au Mexique et ne prétend pas faire comme si (la seule citation - de brefs extraits de Crimes exemplaires, le livre de Max Aub -, est d'ordre littéraire).
Par ailleurs, l'essentiel de la musique de Calacas ne v