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Libération
Enquête

Bob Wilson l’enfant de 70 ans

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Théâtre, opéra… cinq ou six productions planétaires par an. Un film revient sur les 50 ans de carrière du metteur en scène et apporte de nouveaux éléments sur la jeunesse au Texas.
publié le 3 décembre 2011 à 0h00

L’an dernier à Prague, pendant une répétition, la maladie de la mort a rattrapé Bob Wilson. Pas le texte de Marguerite Duras, qu’il avait mis en scène en 1997 avec Michel Piccoli et Lucinda Childs, mais une morsure à la poitrine suivie d’une chute sous la table. Quelques jours d’hôpital et une opération du cœur plus tard, la machine est repartie. Le metteur en scène américain, né à Waco au Texas, a fêté cette année ses 70 ans. Et joue jusqu’au 8 décembre à l’Athénée, seul en scène, Krapps’last tape de Samuel Beckett (la Dernière Bande). Un texte où un vieil alcoolique solitaire réécoute en ricanant sa voix remplie d’espoir évoquant une passion amoureuse et une rupture, sur une bande enregistrée trente ou quarante ans plus tôt.

La dernière fois que Wilson était monté sur scène c’était en 1995 pour Hamlet : a monologue, un spectacle présenté notamment à la MC 93 de Bobigny. Ce retour est un événement. Si Wilson signe tous les ans cinq ou six productions - théâtre, opéra - de par le monde, sans compter les expos, tournages ou workshops, ses apparitions comme acteur sont aussi rares que mémorables. Inutile de surcharger Krapps’ last tape d’intentions testamentaires, par ailleurs contradictoires avec l’ironie de Beckett. En revanche, il est vrai que son alerte cardiaque a précipité chez Bob Wilson le besoin de faire le point sur près de cinquante ans de foisonnement artistique ininterrompu. Comme un arrêt sur image chez un homme connu pour être perpétu