Il n'est pas impossible que le spectateur qui sort d'un des quatre épisodes de Chute d'une nation se retrouve dans l'incapacité d'exprimer clairement ce à quoi il a assisté. Une bonne série télévisée ? Evidemment pas, même si l'on se retrouve dans le même état addictif. Prêt à vendre père et mère pour dévorer, là dans la minute, la suite de l'épisode qui vient de se terminer sur un suspense à l'efficacité très marketing. Une pièce de théâtre ? Pas totalement non plus, vu le nombre de gènes qu'elle a en commun avec ses muses télévisuelles américaines, les A la Maison Blanche et consœur. Une créature hybride, donc. Et rien que pour cela, excitante.
Moteur. Commençons par le commencement. Jean Vampel (interprété par un très bon Walter Hotton) est un député anonyme de l'Union de la gauche. Rien, a priori, ne le prédispose à un destin national. Ce qui désespère d'ailleurs son attaché parlementaire (Sophie Vonlanthen) qui veut voir en lui (et fatalement aussi en elle) un véritable destin politique. Outre le fait que Vampel est un fervent catholique, anti-avortement, son principal handicap est qu'il manque cruellement d'ambition. Pour lui et ses proches.
Paradoxalement, c’est sa psychorigidité en matière de moralité publique qui va lui servir de moteur. Et le propulser, malgré lui, sur le devant de la scène. Jusqu’à l’élection suprême.
C’est la première réussite de cette tétralogie : ausculter cet étonnant carburant qu’on appelle l’ambition en politi