Chers amis. Chers fans. Chers people. Lorsque la famille Bedos m'a fait savoir que Guy m'avait choisie pour prononcer son éloge funèbre devant vous, ce jour, en l'église Saint-Roch, j'ai d'abord pensé à une mauvaise blague. Car enfin, nous ne nous connaissions pas. Tout au plus nous étions-nous devinés il y a quelques semaines, lors d'une interview pour Libération que j'avais décidé de centrer non pas sur sa vie, mais sur sa mort.
A 77 ans, l'humoriste ne jouait-il pas Rideau !, un spectacle qu'il présentait comme le dernier ? Son fils Nicolas ne le poussait-il pas vers la sortie, accaparant son patronyme sur tous les plateaux de télé ? Quel type de relation entretenait-il avec l'au-delà, lui dont les intimes (ses deux anciennes compagnes, son fils adoptif, ses amis les plus chers) sont partis avant lui ? La bonne grâce avec laquelle Guy Bedos s'était prêté au jeu des questions-réponses macabres m'avait étonnée. Je l'avais trouvé généreux. Quelle naïveté ! Si j'avais su, alors, qu'il préparait un sketch d'un nouveau genre, posthume - une journaliste bafouille l'hommage d'un homme qu'elle connaît à peine devant… voyons, qui est aux premières loges ? Jean-Loup Dabadie, Claude Rich, tiens, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, bonjour messieurs -, j'aurais opté pour l'interview standard. Voire, j'aurais dit à mon chef : «En fait, je suis sarkozyste, Bedos, il me fait pas rire, je veux pas y aller.»
Je ne vous parlerai pas de sa vie. Michel Drucker, q