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Critique

Hymne à la Joyce

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Théâtre . A l’Aquarium, Antoine Caubet se plonge dans «Finnegans Wake» de l’Irlandais.
publié le 14 février 2012 à 0h00

Il y pensait depuis longtemps. Il y a quinze ans, Antoine Caubet avait déjà imaginé une adaptation théâtrale de Finnegans Wake. Son projet s'était heurté à l'opposition de Stephen Joyce, petit-fils de l'écrivain, détenteur des droits et procédurier acharné. Depuis le 1er janvier de cette année, l'œuvre de James Joyce, mort il y a soixante-dix ans, est entrée dans le domaine public. Pas sûr pour autant que l'on assiste à une ruée sur les textes de l'écrivain irlandais. Encore que l'on signale déjà une version italienne de Finnegans Wake concoctée par Maurizio Donadoni, dont un extrait a été présenté hier à la MC 93 de Bobigny (Seine-Saint-Denis), dans le cadre d'une journée consacrée aux «frontières liquides», animée par Matteo Bavera, directeur artistique du Teatro Garibaldi de Palerme.

Echos. Au Théâtre de l'Aquarium, où Antoine Caubet présente sa version, Finnegans Wake repose sur un acteur épatant. Le poil roux, plus irlandais que nature dans son costume orange et vert bigarré, «en son vieil habit rutilant trop retiré en couleur» (1), Sharif Andoura est un mélange de pilier de pub et de Till l'Espiègle, un arlequin gaélique que l'on suit avec délice dans les méandres de l'œuvre, ou du moins de son premier chapitre.

Au livre s'attache une solide réputation d'illisibilité. Néologismes, phrases effondrées, échos de langues plus ou moins identifiables, onomatopées et digressions sans fin, Finnegans Wake es