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Interview

A fond Dubois

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Construit comme un poème, «Tragédie» est le troisième volet physique d’un cycle sur la résistance. Rencontre avec le chorégraphe lors des répétitions à Paris.
«Tragédie», chorégraphie d'Olivier Dubois jouée au Festival d'Avignon 2012. (Photo François Stemmer)
publié le 5 juillet 2012 à 19h07

Répétition dans un des beaux studios du CentQuatre à Paris le 14 juin : Olivier Dubois est immergé dans sa Tragédie qu'il crée pour Avignon. Le travail est on ne peut plus physique. Les neuf danseurs suent, s'écroulent au sol, ont du mal à reprendre leur respiration. Les courses, les marches, les sauts sont la base commune pour que l'énergie sorte à l'état brut. Bientôt les danseurs retrouveront à Cergy les neuf danseuses avec lesquelles le chorégraphe a travaillé parallèlement et séparément. Construit comme une tragédie grecque, le spectacle est le troisième volet d'un cycle sur la résistance et l'insurrection. Dans Révolution, douze danseuses, accrochées à des barres de pole dance, travailleuses acharnées, trouvaient ensemble un corps insurrectionnel. Dans Rouge, Olivier Dubois s'élançait lui-même comme une bête (un taureau) sur la piste, détruisant les icônes révolutionnaires pour n'être plus porteur que de sa propre insurrection, vociférante. Dans Tragédie, il chorégraphie un seul groupe mixte de 18 danseurs, un poème martelant.

Après Révolution avec des femmes et votre solo Rouge, Tragédie clôt-il votre cycle sur la résistance ?

La pièce le dira. Pour l’instant, je ne mets pas de fin, je ne veux pas m’empêcher. Je ne suis pas sûr d’en avoir fini avec ce thème qui m’habite, constamment et depuis longtemps.

Est-ce que vous travaillez différemment avec les hommes et les femmes ?

L’approche n’est pas la même, on n’a pas le même rapport au temps, aux autres. Il faut créer le chorus en trouvant une solidarité entre les hommes, puis entre les femmes avant l’entre-nous.

Et éviter le couple ?

L’art n’a pas de genre ni de sexe. Lor