Menu
Libération
Critique

Berger, bon œil

Article réservé aux abonnés
Vieux complice de McBurney, l’auteur britannique, spécialiste du regard, est l’autre invité d’honneur du Festival.
L'auteur John Berger est invité d'honneur, avec Simon McBurney, du 66e Festival d'Avignon. (Photo Jean Mohr)
publié le 5 juillet 2012 à 19h07

Dire que John Berger, artiste invité d'Avignon 2012, est peu connu en France est un euphémisme. Quasiment ignoré des Français alors qu'il partage sa vie entre la banlieue parisienne et la Haute-Savoie, cet auteur britannique est célèbre dans son pays natal. On dit là-bas que c'est «le plus influent des intellectuels de ces cinquante dernières années».

Cet écrivain, né en 1926, a d’abord été peintre. Ami du psychanalyste Donald Winnicott, il avait installé son atelier chez lui et peignait à l’étage pendant que le psy recevait ses patients au rez-de-chaussée.

Berger écrit depuis les années 50 : romans, essais, poèmes, scénarios, dont le mythique Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000 pour le Suisse Alain Tanner. Quand il a reçu le Booker Prize pour son roman G., en 1972, il a offert la moitié de son prix aux Black Panthers. Son livre Voir le voir (Ways of Seeing,1972) a révolutionné la manière de parler d'art. C'est la bible des artistes et des étudiants, au Royaume-Unis et dans le monde entier. Les deux fils conducteurs de son œuvre sont l'art et l'engagement politique, mais il a aussi écrit sur l'exil, les migrations, le travail et le monde paysan… Susan Sontag a dit de lui que, depuis D.H. Lawrence, aucun écrivain n'avait accordé «autant d'attention au monde sensuel et de sensibilité aux impératifs de la conscience».

Correspondance. Un de ses derniers livres, De A à X (2009), est un roman épistolaire q