Menu
Libération
Critique

Forced Entertainment, trente ans qu’ils improvisent

Article réservé aux abonnés
La compagnie londonnienne fondée dans les années 80 présente à Avignon deux spectacles. Rencontre à Londres.
«The Coming Storm» (Photo HUGO GLENDINNING)
publié le 5 juillet 2012 à 19h07

«Notre mission ; inventer le théâtre de l'avenir» : c'est la devise du Battersea Art Center (BAC), haut lieu londonien du théâtre non commercial, installé dans une ancienne mairie de quartier. Ce soir, le théâtre de l'avenir y est représenté par la compagnie Forced Entertainment, fondée il y a vingt-huit ans, et jamais rentrée dans le rang. «Je n'ai rien contre les jeunes, mais quand je vois le Wooster Group [compagnie new-yorkaise fondée dans les années 1970, ndlr], il me semble que le temps qui passe est appréciable.» Au bar du théâtre, après la représentation de The Coming Storm (l'orage à venir), devant une pinte de bière, Tim Etchells, jeune quinquagénaire en tee-shirt, revient sur l'histoire du groupe dont il est le metteur en scène.

Incroyable mais vrai, les six acteurs sur scène ce soir étaient déjà de l'aventure, au début des années 1980, quand ils sont partis s'installer à Sheffield, au cœur de l'Angleterre ouvrière punie par la politique libérale de Margaret Thatcher. Un déménagement qui était un choix politique : «C'était un endroit où les gens résistaient.»

«Il faut croire qu'on a toujours des choses à se dire» : Tim Etchells n'explique pas autrement la longévité du groupe. De fait, dans The Coming Storm, l'une des deux productions présentées à Avignon, ils n'arrêtent pas de se parler et de s'interrompre.

L'écoute est au centre du travail de Forced Entertainment, qui s'est toujours nourri de l