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«Goethe n’était pas assez délirant»

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Le metteur en scène britannique Simon McBurney, directeur de Complicite est artiste associé du Festival. Il monte «le Maître et Marguerite» dans la cour d’honneur.
Simon McBurney, artiste associé du 66e Festival d'Avignon. (Christophe Raynaud de Lage)
publié le 5 juillet 2012 à 19h06

Après des études de théâtre à Paris, Simon McBurney, fils d'un archéologue américain, élevé en Angleterre, a fondé la compagnie Complicite à la fin des années 80 («Au début, on avait écrit "complicity" en anglais, mais la prononciation avec l'accent sur la dernière syllabe m'embêtait.» Artiste associé du Festival, il se définit lui-même comme un «raconteur d'histoires». C'est vrai sur scène, mais aussi quand on l'interviewe. Intarissable, il adore les digressions et retombe toujours sur ses pieds. Temps forts d'un entretien dans la maison d'Avignon où il s'est installé pour le Festival.

Fuite

«Je suis arrivé à Paris, en 1980, suivre les cours de Jacques Lecoq, pour fuir l’Angleterre. C’était l’époque de Thatcher, je vivais aussi une crise personnelle, un an après la mort de mon père et juste après une histoire d’amour brisée. C’était le temps des Sex Pistols, j’avais les cheveux roses. Mon père était américain, ma mère irlandaise et l’identité anglaise m’a toujours mis mal à l’aise. Je me sens plus chez moi dans un autre pays que dans le mien. Paris m’a permis de voir mon pays de loin, de faire l’expérience de l’exil, de la réécriture du rêve.»

Mitterrand-Hollande

«Pour moi, l’élection de Mitterrand en mai 1981 a été un grand événement qui rééquilibrait les choses par rapport à Thacher. C’est ce qui se passe aussi aujourd’hui, toutes proportions gardées, avec l’élection de Hollande, au moment où, en Angleterre, nous avons un gouvernement d’idiots.»

Jacques Lecoq

«J'ai découvert son école par hasard.