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Libération
Critique

Steven Cohen, baroud d’horreur

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Sous la scène de la cour d’honneur, le chorégraphe sud-africain entend évoquer la guerre et l’enfermement avec rats et vidéos porno.
L'artiste et sa nounou, Nomsa. (Photo Alain Monot)
publié le 5 juillet 2012 à 19h06

Sous son petit bonnet tressé, Steven Cohen reçoit en ses modestes appartements lillois en pantalon d'intérieur. L'an dernier, il était une créature de rêve, avec des faux cils en vraies ailes de papillon. Le plasticien, chorégraphe et performeur garde toujours un pied, etles cothurnesoùil aime être juché, à Johannesburg où il est né sud-africain blanc, juif et homosexuel. On aime son rire et son parler franc. Cette année, il a reçu une double invitation du Festival, l'une au palais des Papes, au-dessous de la scène de la cour d'honneur, pour une création, l'autre à Védène pour la reprise de The Cradle of Humankind.

Cela le laisse perplexe. Il a bien saisi l'honneur qui lui est fait, mais l'adhésion n'est pas complète. «Ce sont des personnes formidables, dit-il en parlant d'Hortense Archambault et de Vincent Baudriller, les directeurs du Festival. Mais derrière, le Festival est un monstre. Il faut négocier le moindre détail : si l'on recouvre les programmes d'un plastique pour que cela fasse des coussins de sol pour les spectateurs, le nombre de places en fonction de la sécurité [49 à ce jour, ndlr], la possibilité d'un noir total.»

Limite. Un premier projet prévoyait que Steven Cohen jouerait sous la scène, pendant qu'une autre mise en scène se déroulerait au-dessus. Légalement ce n'était pas possible, mais Steven Cohen a quand même choisi l'underground, à même le sol chaotique et patrimonial d'un ancien palais, mais sans vo