Le 66e Festival d'Avignon s'achève demain. Un très bon cru pour le théâtre, une programmation plus problématique et étriquée pour la danse. Petit bilan en quelques mots clés.
Deutsch qualité. Si le théâtre était un match de foot, l'Allemagne écraserait la France 5 à 0. Une supériorité aussi bien en défense, dans un schéma néoclassique (Un ennemi du peuple d'Ibsen, actualisé par Ostermeier), qu'en attaque, avec la tactique du foutoir génial (les Contrats du commerçant de Jelinek déchirés grave par Nicolas Stemann).
Interactif. On a beau être un public de théâtre averti et éduqué, on peut se retrouver en train d'interpeller les personnages comme à Guignol. Ou comme dans du Pirandello. Dans Un ennemi du peuple, le débat dans la salle a dépassé toutes les espérances du metteur en scène Thomas Ostermeier. Plus sobrement, Stemann se contente de faire reprendre en chœur, par le public, des textes de Jelinek mis en chanson.
Vidéo. Presque impossible d'échapper aux écrans sur scène. Pour un résultat mitigé. Les tout meilleurs (Marthaler, Castellucci, Nacera Belaza et Josef Nadj) n'y ont pas recours. Un hasard ?
A noter, dans le même registre, une particularité : le performeur sud-africain Steven Cohen avait placé des écrans sous ses lourds cothurnes qu’il soulevait pour le public.
Sans acteurs. 33 tours, l'installation conçue par les Libanais Lina Saneh et Rabih Mroué fait de