Lever de rideau en allemand surtitré pour le Festival d'automne à Paris : les deux premiers spectacles à l'affiche sont des productions d'outre-Rhin, soutenues notamment par la Volksbühne de Berlin, que dirige Frank Castorf. Cette rentrée à l'accent germanique n'est pas fortuite, le théâtre allemand traverse une période faste (lire page suivante). Hormis des résonances actuelles, rien de commun en apparence entre Glaube Liebe Hoffnung («Foi Amour Espérance»), la pièce de Horvath mise en scène par Christoph Marthaler, et Ich schau dir in die Augen, gesellschaftlicher Verblendungs zusammenhang ! («Je te regarde dans les yeux, contexte d'aveuglement social !»), monologue aléatoire imaginé par René Pollesch avec l'acteur Fabian Hinrichs.
Foi Amour Espérance raconte la descente aux enfers d'une jeune femme licenciée de son travail, tandis qu'Ic h schau…, ne serait-ce que par son titre, fait référence à la crise. Deux propositions aux deux extrémités d'un théâtre d'art et d'essai, le premier terme s'appliquant plus à Marthaler et le second à Pollesch.
Malentendu. L'art donc : pour le théâtre d'Odön von Horvath, Marthaler éprouve une évidente tendresse (il a déjà monté notamment Casimir et Caroline et Légendes de la forêt viennoise). L'écrivain autrichien, tué par la chute d'un arbre en 1938 à Paris, où il s'était réfugié, s'y entendait pour naviguer entre humour et mélancolie, et le spe