Les Allemands sont meilleurs : le constat est souvent revenu lors du dernier Festival d'Avignon, où la force et l'originalité des productions d'outre-Rhin ont éclipsé une programmation hexagonale palote. Que ce soit dans la relecture des classiques (Un ennemi du peuple d'Ibsen mis en scène par Thomas Ostermeier), ou dans l'adaptation de textes contemporains (les Contrats du commerçant d'Elfriede Jelinek dans la version chaotique et humoristique de Nicolas Stemann), l'inventivité semblait toujours au rendez-vous.
Directrice artistique des festivals Premières à Strasbourg et Fast Forward à Braunschweig, Barbara Engelhardt a été jusqu’à cette année conseillère à la programmation pour le festival le Standard idéal à la MC93 de Bobigny. Elle a permis la découverte en France de près d’une trentaine de metteurs en scène allemands.
Estimez-vous le théâtre allemand plus créatif que le français ?
Il est clair que l’impulsion esthétique est beaucoup plus forte en Allemagne, même s’il est faux de croire que cela s’applique à l’ensemble du paysage théâtral. Il me semble que les metteurs en scène allemands ont plus de courage pour affronter des questions de fond. Leur recherche d’originalité ne s’applique pas seulement aux formes, mais aux contenus.
C’est lié à leur formation ?
En France, il est difficile de comprendre comment fonctionne l’apprentissage de la mise en scène, alors qu’en Allemagne, il existe une douzaine d’écoles dont sortent p