Au départ j’avais des réticences à m’engager en première ligne dans cette crise que connaît le Théâtre Paris-Villette. J’avais peur que ma voix ne soit pas très crédible. Etant donné mon vécu, mon histoire dans ce théâtre. Je pensais qu’il fallait que des personnalités extérieures s’impliquent. Elles seraient mieux entendues. Et puis j’ai été choqué par ce qui s’est passé. Et j’ai décidé que, crédible ou pas, j’allais m’exprimer (1). Ce qui m’a choqué, c’est le comportement, le cynisme et les mensonges des responsables de la mairie de Paris, développés à travers différents communiqués. Avec un argumentaire très bien étudié. Cette opération de communication m’a fait penser au dicton «Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage». Dans le genre c’est du grand art. Le plus grave, c’est que ce dénigrement a marché : une grande partie de la presse s’en est fait l’écho.
Ce qui me désole aujourd'hui, c'est que dans l'opinion le mal est fait. Une certaine histoire a été écrite dans laquelle la Ville se donne le beau rôle. Et le directeur de ce théâtre, Patrick Gufflet, passe pour un gentil irresponsable (sur le plan financier). Il n'aurait aucune «motivation» pour faire venir du public dans son théâtre malgré les immenses moyens dont il dispose, malgré la générosité patiente et débonnaire de la ville. Cela donne : «Pourtant la ville l'a soutenu et a essayé de le remettre dans la bonne voie. Mais il n'écoute pas» ; «le nombre des spectateurs a chuté de 50% en cinq ans»