La scène se passe place Bellecour à Lyon à l'occasion de la fête des Lumières, en décembre 2006. Les passants sont depuis plusieurs jours intrigués par un chantier géant autour de la statue de Louis XIV, celle-ci doit être enfermée dans une boule à neige lumineuse à sa taille. L'architecte Jacques Rival est aux commandes. «C'est à la fois mon meilleur et mon pire souvenir. C'était mon premier projet d'envergure qui correspondait parfaitement à mon idée de l'art dans l'espace public. Une pièce qui peut à la fois intriguer et troubler le passant lambda et intéresser l'amateur d'art contemporain. Et puis le premier soir, le vent est parti en rafales de plus de 100 km/h et la boule a quasi immédiatement disparu dans la nuit.» L'objet a vécu sa minute de gloire, mais quelle gloire !
Le projet part d'une idée simple que Jacques Rival a ensuite déclinée un peu partout en Europe. «Ce qui m'intéresse, c'est de travailler sur site et d'opposer les épo ques. Confronter une pièce patrimoniale, souvent pas très fun, à une réalité contemporaine.»
Jacques Rival est un architecte défroqué qui n’est pas très certain de la valeur intrinsèque de son statut de DPLG. A Londres, son projet en cours de cage à oiseau géante sur l’immense chantier autour de la Gare de King’s Cross ne l’éloigne pas fondamentalement de ses confrères constructeurs. Il est même un promoteur de leurs œuvres, un metteur en scène qui permet au citoyen de suivre en temps réel un chantier do