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Critique

Le juste «Prix» de Peter Stein

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théâtre . A l’Odéon, le metteur en scène allemand présente une version classique et brillante du vaudeville d’Eugène Labiche, «le Prix Martin».
publié le 27 mars 2013 à 22h46

Peter Stein n'est pas moderne et ne s'en cache pas. Le metteur en scène allemand, semi-retraité en Italie, ne se fait pas prier pour dézinguer à peu près toute la production contemporaine, notamment dans son pays (lire ci-contre). Pour lui, le théâtre c'est du texte, et mettre en scène signifie se mettre au service dudit texte. Toute autre façon de procéder étant, selon ses termes, «inintéressante».

S'asseyant dans la salle de l'Odéon pour assister à la représentation du Prix Martin, de Labiche, on expérimentera donc une sorte de voyage dans le temps : du boulevard en costumes et en décor -presque- réalistes, des acteurs qui y vont franco ; bienvenue Au théâtre ce soir, avec son salon, son canapé, son mari cocu, son domestique indiscret.

bedaine. Que cette vitrine de musée est bel et bien un miroir, on peut mettre un certain temps à s'en rendre compte. Stein ne brusque rien, il se «contente» d'installer la convention. Ainsi du couple comique que forment Montgommier (Laurent Stocker) et Martin (Jacques Weber), sur le modèle Laurel et Hardy.

Le petit nerveux et le gros débonnaire font leur partie quotidienne de bésigue - «Quel beau jeu que le bésigue. C'est attachant et ça n'absorbe pas.» - sous l'œil torve de Pionceux, domestique et frère de lait de Martin. Tous trois parfaits dans leur genre, avec un Jacques Weber coiffé d'une perruque monumentale et étonnamment proche, dans le phrasé et la bedai