Avantage aux indiens. L es Apaches, qui campent jusqu'à dimanche dans la grande salle de la MC 93 de Bobigny se révèlent plus fringants que les cow-boys, qui présentent aux Bouffes du Nord The Collected Works of Billy the Kid. Les deux spectacles ont en commun, sinon un même thème, du moins des formes proches. Dans les deux cas, une petite troupe d'interprètes aux talents polymorphes (chanteurs, danseurs, ventriloques) vient ranimer la flamme de l'hommage du théâtre au music-hall.
Dans les Apaches, imaginés et mis en scène par Macha Makeïeff, le propos est ténu. Un gardien maladroit réveille par inadvertance les fantômes d'artistes d'autrefois. Les apaches du titre renvoyant aux voyous 1900, idéalisés en gouapes raffinées dans leurs maillots rayés. Pas d'histoire proprement dite, mais une suite de tableaux avec, en fil conducteur, un paradoxe : il est encore plus difficile de rater ses tours que de les réussir. Accordéoniste russe, nains mexicains, folle en boa et marins en goguette entrent et sortent par la cabine téléphonique, et la machine à remonter le temps fonctionne avec une élégance mélancolique qui n'en dit pas beaucoup mais se tient.
Dans The Collected Works of Billy the Kid, en revanche, histoire et texte forment la matière première. Le metteur en scène, Dan Jemmett, a adapté le livre patchwork (poèmes, chansons, coupures de presse, anecdotes, photos) que l'écrivain canadien Michael Ondaatje, auteur du Patient anglais