L'histoire d'Iphis et Iante, Isaac de Benserade l'a trouvée dans Ovide. Les amours des deux jeunes femmes figurent à la fin du livre IX des Métamorphoses. Ligdus annonce à son épouse, Thélétuse, que si elle accouche d'une fille, il tuera l'enfant. Terrifiée, Thélétuse fait croire à son entourage que son bébé est bien un garçon. Elevé comme tel, Iphis est promis à Ianthé, sa belle voisine. «Telle fut la beauté d'Iphis qu'elle convenait à l'un et l'autre sexe», écrit le poète. Iphis et Ianthé s'aiment : «Ianthé, avec impatience, attend le jour où l'hymen doit l'unir à celle qu'elle croit un amant, et qui n'est qu'une amante. Iphis aime sans espérance ; vierge, elle brûle pour une vierge.» Et souffre le martyre : «Rentre en toi-même, Iphis ; rappelle ta raison ; étouffe un amour insensé, puisqu'il est sans espoir. Tu sais quel est ton sexe, et tu ne peux toi-même t'abuser.»
La veille du mariage, la déesse Isis, compatissante, transforme Iphis en homme, et tout rentre dans l'ordre. Une trame dont Isaac de Benserade dévie. Dans sa pièce, les noces sont consommées. L'auteur ne cherchait pas à apporter sa contribution au débat sur le mariage pour tous : Iphis et Iante a été créé à l'hôtel de Bourgogne, à Paris, en 1634.
Comédie. Protégé de Richelieu, futur académicien, Benserade n'était pas un subversif. Mais la liberté de ton de sa comédie, écrite à 22 ans, frappe encore. Ainsi des réflexions