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Libération

«Coma bleu» voit rouge

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Festival d'Avignon 2013dossier
Sylvie Dyclo-Pomos dévoile un texte inédit écrit contre la douleur.
publié le 4 juillet 2013 à 19h06

Sylvie Dyclo-Pomos est une belle femme à la voix posée. Pourtant, ce qu'elle remue dans ses textes n'a rien d'équilibré. Ses histoires, qui sont aussi celles véridiques du Congo, désignent l'horreur. Dans la Folie de Janus, dédié «à tous les disparus du beach de Brazzaville/A vous que la puissance du silence a engloutis au fond de l'oubli», elle prêtait sa voix et sa plume à Zatou, avec pour tout bagage une valise de carton abîmée. L'homme finira noyé dans le fleuve Congo par les autorités qui le prirent sans doute pour un rebelle.

Dans son texte inédit Coma bleu, qu'elle lira dans le cadre de Voix d'Afrique, organisé par le Festival avec la SACD, RFI et France Culture, elle s'intéresse à une autre histoire douloureuse, plus récente, concernant une explosion meurtrière (environ 300 morts), le 4 mars 2012 dans un dépôt de munitions, qui rasa tout un quartier.

«Je pars de faits réels, je ne sais pas encore écrire sur la beauté de la nature.» L'intonation est douce mais ferme. Née en 1973, baignant dans la culture par sa mère, comédienne au Théâtre national, elle se sent proche de la démarche d'un des auteurs et dramaturges congolais les plus cités par la jeune génération, Sony Labou Tansi, mort du sida en 1995 à 47 ans. «Il représente beaucoup pour moi. J'ai la même vision : aller droit au but, sans détour. Je ne fais pas bon ménage avec le pouvoir en place. Je ne sais même pas s'ils me connaissent, je n'ai aucun contact. Il y a très peu d