Une grosse boîte sur un socle vitré : le bâtiment conçu par l’architecte Maria Godlewska colle avec son objet. La FabricA a d’abord été pensée comme un outil de travail à l’usage des artistes. Avec un cahier des charges bien précis : mettre à disposition un lieu de répétition aux dimensions du plateau de la cour d’honneur du palais des Papes, et pouvoir loger sur place les équipes en résidence.
Décentraliser. Accessoirement, il s'agit aussi de pouvoir y donner des spectacles pendant le Festival. Le résultat est simple : le gros bloc de la salle de répétition, avec ses dominos emboîtés blanc crème, évoque un Lego. Habillée de bois, et beaucoup plus légère, la structure adjacente organise les dix-huit logements autour d'un patio. Le projet est dans l'air depuis longtemps. Jean Vilar, déjà, rêvait d'un lieu où répéter dans des conditions moins précaires. C'est l'un des paradoxes d'Avignon : la ville est théâtralement sous-équipée. Cour d'honneur, cloîtres, cours ou gymnases, la plupart des lieux de spectacle ne durent que le temps du Festival et sont impropres aux répétitions. Le vieux théâtre municipal - rebaptisé opéra-théâtre - est largement inopérant. Et les rares lieux permanents, comme la salle Benoît-XII, sont beaucoup trop petits. Dès leur arrivée, en 2003, Hortense Archambault et Vincent Baudriller ont fait de la construction de cette «fabrique de théâtre» un objectif prioritaire. La ville n'était pas contre. La maire, Marie-José Ro