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Interview

Nordey : «Mourir ou tout réinventer»

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Festival d'Avignon 2013dossier
Stanislas Nordey, artiste-associé de cette édition, estime qu’il faut remettre à plat tout le système du théâtre public.
publié le 4 juillet 2013 à 19h06

Artiste associé du Festival avec Dieudonné Niangouna, Stanislas Nordey signe pour la première fois une création dans la Cour d'honneur, avec Par les villages, un texte de Peter Handke réputé difficile. A 47 ans, Stanislas Nordey n'a pas perdu le goût de la poésie et du «théâtre de parole», selon le mot de Pasolini, l'auteur qui dans les années 90 le révéla comme un metteur en scène aussi inventif que fervent. Artistiquement et politiquement engagé, il porte sur l'institution théâtrale un regard sans concession et formule plusieurs propositions pour lui donner un nouveau souffle.

Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis vingt ans ?

D’abord, dans mon travail, un rapport très différent aux acteurs. Quand j’ai démarré, je faisais moins confiance aux individus, le collectif était premier. Et j’étais donc plus attentif à la mise en scène comme geste stylistique. A un moment, j’ai fini d’explorer ce qu’était le collectif et j’ai commencé à être plus attentif aux individus, aux acteurs. Comme s’il y avait eu une première période, disons une enfance, avec la découverte de l’outil et ensuite une période de fatigue avec une interrogation : «Est-ce que cela a un sens de continuer ?» Metteur en scène, c’est un métier dans lequel on vieillit mal. Et c’est là que, pour renouveler mon désir et mon regard, j’ai cherché d’autres acteurs avec d’autres imaginaires. Frédéric Leidgens, Vincent Dissez, Emmanuelle Béart, Valérie Dréville, Jeanne Balibar, bientôt Laurent Poitrenaux.

Vous vous êtes également remis à jouer ?

Oui, cela a été important de refaire l’acteur, de me retrouver