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Interview

Stemann : «Un théâtreexpérimental et politique»

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Festival d'Avignon 2013dossier
Avec le Thalia Theater, le metteur en scène allemand s’attaque à l’intégrale de «Faust». Huit heures trente de voyage.
publié le 4 juillet 2013 à 19h06

Invité au Festival l'année dernière avec les Contrats du commerçant, un spectacle long, vivant, épatant et déroutant à partir de textes d'Elfriede Jelinek, Nicolas Stemann revient cette année avec la troupe du Thalia Theater de Hambourg présenter les deux parties du Faust de Goethe, soit huit heures trente de représentation. Il explique pourquoi il ne faut pas s'en effrayer.

Quelles ont été les réactions à votre mise en scène de Faust en Allemagne ? Est-ce que les «gardiens du temple» de Goethe ont été choqués ?

Vu ma réputation, la partie conservatrice de la presse et du public ne s'attendait pas à une production traditionnelle. Ils ont été d'autant plus surpris par le sérieux et le dépouillement du spectacle, surtout dans la première partie. Malgré le caractère non conventionnel du traitement des monologues, il n'y a pas eu récemment en Allemagne de production de Faust aussi proche du texte original. Nous avons coupé un peu mais pas beaucoup, et la langue occupe une place essentielle, nous avons traité le texte de façon attentive et respectueuse. Cependant, ce que les gardiens du temple conservateur n'ont pas vu (du moins certains d'entre eux), c'est que nous avons travaillé avec exactement la même sensibilité pour la deuxième partie. Nous avons bien sûr coupé pas mal de texte, l'avons réécrit à certains endroits et remplacé par des improvisations à d'autres. Mais toujours en restant en étroit contact avec le texte : nous avons mis en scène toutes les étapes dramatiques de la pièce. Nous avons toujours cherché une façon de traduire tout ce qui arrivait dans le texte par une énergie th