Clivant. C’est d’abord cette qualité, essentielle et rare, qu’il faut mettre en exergue au moment de saluer dix ans de travail du tandem Hortense Archambault-Vincent Baudriller à la tête du Festival d’Avignon. Clivants parce qu’en fait, contrairement aux apparences, artistes et politiques. Deux personnes qui jamais n’ont éprouvé la moindre honte à afficher des goûts et des opinions, ce qui, au fond, s’avère toujours la meilleure manière de partager mais aussi de garantir un véritable pluralisme, d’infuser dans l’espace public cet esprit démocratique qu’il s’agit à chaque instant de faire triompher face aux ectoplasmes technocrates qui, en coulisses, se repaissent d’eau tiédasse. Les actuels énarques culturels n’ayant décidément plus grand-chose à voir avec leurs illustres prédécesseurs, nous avons plus que jamais besoin de figures qui tranchent par la force de leurs propositions et parviennent ainsi, c’est le seul moyen, à créer un public - ce qui est l’exact contraire de gérer une audience. En dix éditions, Archambault et Baudriller auront donc profondément transformé le Festival, l’inscrivant au cœur du spectacle vivant européen, y inscrivant aussi, pour cette dernière fois, un autre continent, trop négligé : l’Afrique de Dieudonné Niangouna et Faustin Linyekula. Nous n’avons sans doute pas fini de voir les effets à très long terme des années Archambault-Baudriller, espérons simplement, avec Stanislas Nordey, que le monde du théâtre français saura s’inspirer de leur courag
EDITORIAL
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Festival d'Avignon 2013dossier
par Sylvain Bourmeau
publié le 4 juillet 2013 à 19h06
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