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Critique

«Particules» articulées

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Avignon. Julien Gosselin adapte le roman de Houellebecq en théâtre-récit.
«Les Particules Elémentaires» de Julien Gosselin (Photo Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon)
publié le 10 juillet 2013 à 20h06
(mis à jour le 11 juillet 2013 à 10h52)

Julien Gosselin a 26 ans, du talent et des passions, dont une grande admiration pour l’œuvre de Michel Houellebecq. Ancien élève de l’école du Théâtre de Lille que dirigeait Stuart Seide, il en est sorti pour former, avec plusieurs camarades de promotion, une compagnie au nom imagé : Si vous pouviez lécher mon cœur. Gosselin a du goût pour les auteurs contemporains, surtout quand leur écriture s’aventure hors de la routine personnages-dialogues-situations. Il a déjà travaillé sur des textes de Fausto Paravidino et d’Anja Hilling.

Pour adapter les Particules élémentaires, il a vu grand : dix comédiens, 3 h 40 de spectacle, de la vidéo en direct - dont il n'abuse pas. Il a le sens du rythme et de la fluidité, et son spectacle est d'une remarquable clarté. Il suit de près la structure du roman, avec les histoires parallèles des deux demi-frères, Michel et Bruno, les allers-retours entre présent de la narration - l'an 1998 -, passé et futur. Et il s'empare de l'histoire avec une ferveur communicative, le prologue donnant le ton avec une voix de femme au bord des larmes pour dire le poème : «Pourtant, nous ne méprisons pas ces hommes/ Nous savons ce que nous devons à leurs rêves/ Nous savons que nous ne serions rien sans l'entrelacement de douleur et de joie qui a constitué leur histoire.»

Sosie. Julien Gosselin a bien sûr raison de penser que la langue de Houellebecq est faite pour être dite : transposé en théâtre-récit, le r