«Mettre en scène des gens qui expérimentent la relation à des dispositifs scéniques, à des objets, des matériaux, et qui se cherchent une place "poétique" sur terre, face aux enjeux confus du monde contemporain», c'est ainsi que Philippe Quesne résume le projet qui l'habite depuis dix ans. Swamp Club, le nouveau spectacle du Vivarium Studio présenté au Festival, est dans la veine, parfait antidote à la frénésie ambiante. Swamp Club est, comme la Mélancolie des dragons, un spectacle à la fois reposant et reconstituant, qui ne demande pas d'autre effort que de ralentir pour rêver.
Mascotte. Les compagnons du Vivarium Studio ont cette fois investi un très improbable centre d'art contemporain construit au-dessus d'un marécage. Directrice ou gardienne du lieu, Isabelle y accueille des artistes en résidence. Soit une vraie formation de musiciens (le Quatuor Odéon) et des créateurs aux activités floues, qu'il ne faut surtout pas réveiller quand ils dorment. Sur un écran défile une légende allemande racontant la transformation du roi des nains en taupe, ou comment la soif inextinguible de lumière finit fatalement par l'aveuglement. La taupe, la voilà justement, en piteux état, mascotte du Swamp Club, marionnette géante habitée par un comédien, et objet de l'attention de tous les résidents. Débarque aussi une délégation d'artistes étrangers auxquels il s'agit de faire visiter les lieux. Clou du centre, un sauna