Aux Laboratoires d'Aubervilliers, dès 2009, Gwenaël Morin avait lancé l'idée d'un «théâtre permanent» qui abolirait les frontières entre répétitions et représentations, en s'affranchissant notamment d'une partie des contraintes du spectacle (costumes, décors, lumières). Avec ce théâtre à mains nues, il avait entrepris une traversée de plusieurs monuments du répertoire, d'Antigone de Sophocle à Woyzeck de Büchner via Hamlet, Bérénice et Tartuffe.
Directeur depuis janvier du Théâtre du Point du jour à Lyon, il use des mêmes procédés pour adapter quatre pièces de Fassbinder. Feuille de route : restituer le texte - de façon frontale le plus souvent - en ne s’interdisant ni les coupes, ni les commentaires des acteurs, ni les interventions des spectateurs. Rien de neuf en soi dans cette mise à distance qui refuse les armes de l’illusion et transforme le spectacle en action de groupe où le but - aller au bout - semble importer plus que la manière. Au risque de tomber dans un certain formalisme.
Le projet Fassbinder - rebaptisé Antithéâtre, en hommage à la troupe que l'auteur et metteur en scène allemand anima de 1968 à 1971 - permet de cerner l'intérêt et les limites de la méthode. Pour expliquer le choix de quatre textes parmi la vingtaine de pièces de Fassbinder, Morin pointe la «symétrie entre les quatre titres, qui désignent tous des lieux».
Diversité. De fait, Anarchie en Bavière, Libe