La recréation de l'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge en langue khmère n'a pas été simple. L'idée en revient à l'anthropologue américaine Ashley Thompson, spécialiste de la civilisation khmère. En 1985, elle suivait le séminaire d'Hélène Cixous à Paris-VIII, et la vision de la pièce au Théâtre du Soleil a été déterminante dans son choix du Cambodge comme domaine de recherche.
Dans les années 2000, à l'initiative notamment du cinéaste Rithy Panh, dont le dernier film, l'Image manquante, était diffusé hier soir par Arte (Libération de mercredi), des «ateliers de mémoire» sont mis en place dans le pays pour recueillir des témoignages sur le génocide. Ashley Thompson reprend alors contact avec Ariane Mnouchkine et Hélène Cixous et cherche, à travers ces ateliers, des relais au Cambodge pour remonter la pièce. Elle les trouve dans une ville de l'ouest du pays, Battambang, siège de l'école d'art Phare Ponleu Selpak.
Origines. L'école est née en 1986 au Site 2, un camp de réfugiés à la frontière avec la Thaïlande. Il s'agit au départ d'un atelier d'expression artistique destiné aux enfants du camp. Au début des années 90, Phare Ponleu Selpak s'installe dans le village d'Anchanh, à l'initiative de quatre anciens élèves devenus profs. Une troupe de cirque est fondée en 1998 et l'école, qui n'oublie pas ses origines, ouvre ses portes à des enfants déscolarisés ou abandonnés. Elle est aujo