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Libération
Critique théâtre

«Toi, le pédé, ta gueule»

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«Libé» poursuit son exploration du théâtre de boulevard. Episode 3: «A flanc de colline» de Benoît Moret
publié le 7 novembre 2013 à 10h22

Ce soir-là, vacances de Toussaint obligent, il y a des enfants (enfin, des enfants de 10 ou 12 ans) au théâtre Tristan Bernard. On se rappelle du coup qu'on a oublié de parler du public dans le précédent épisode.

Dans le Fils du comique, le personnage incarné par Palmade est l'ennemi d'un critique du Figaro. Sa meilleure amie, à qui l'on demande si elle est comme Julie Lescaut dit, «oui, mais une Julie Lescaut de gauche». Le fils du comique est-il de gauche? On l'ignore. Si Divina de Jean Robert-Charrier avait son lot de troisième âge, plutôt classe moyenne, la pièce de Palmade attire un public apparemment plus jeune, la trentaine, un peu plus rock. Au Tristan Bernard, un tarif jeunes est proposé d'office, 11€ en ligne. Et A flanc de colline est bien pour les gosses, car plein de malice, en particulier des ficelles de langage à dénouer, de l'ironie poétique, de quoi réfléchir en se marrant. Bien pour la jeunesse, très bien pour les moins jeunes aussi.

Le syndrome de la

«

lettre volée

»

, ici au premier plan. Photo Fabienne Rappeneau.

A flanc de colline commence comme ça: un jeune type a loué un gîte pour le week-end. A peine entré dans la maison, le propriétaire du lieu lui demande de grimper sur une échelle, pour l'aider à revisser une mâchoire de mérou empaillé. Il monte à sa suite, puis lui colle au cul en haut de l'échelle. Surpris et légèrement inquiet, le jeune homme dit «Ah, c'est comme ça?»

Oui,