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Verbatim

Bob Wilson: «Le contrepoint, c’est toute la difficulté»

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Le metteur en scène revient sur ses années de formation et explique sa démarche, soit trouver de nouveaux sens de lecture en confrontant texte et image, musique et mise en scène.
Robert Wilson dans les locaux du journal «Libération». (Photo Bruno Charoy)
publié le 28 novembre 2013 à 20h36

Au Louvre, dont il est le grand invité jusqu'au 17 février, Bob Wilson a installé dans une salle une partie de la collection qu'il a rassemblée à Watermill, le lieu où il vit et travaille une partie de l'année, sur Long Island, près de New York. Les objets les plus divers s'y côtoient et s'y télescopent, dans un chaos soigneusement organisé qui a pour but d'aiguiser les regards. Autre exemple d'associations inattendues, les vidéoportraits réalisés avec Lady Gaga. Trois toiles célèbres «reconstituées» en tableaux vivants où la chanteuse interprète la Mort de Marat de David, la Tête de saint Jean-Baptiste de Solari et Mademoiselle Caroline Rivière d'Ingres. «J'espère que ces portraits serviront à donner une autre image d'elle», dit Wilson qui insiste sur son «étonnante capacité à se transformer et à rester concentrée des heures durant. Dans sa robe empire, elle reste incroyablement vivante. Kleist disait qu'une bonne actrice est comme un ours, elle attend que ce soit vous qui bougiez en premier». Il y a de l'ours aussi dans la haute silhouette de Bob Wilson. Et une puissance de concentration hors du commun. Acceptant l'invitation de Libération, il ne s'est pas contenté de redessiner les têtières et les lettrines de toutes les pages, mais a voulu bousculer les habitudes de lecture, en cherchant de nouvelles connexions entre photos et textes. Quelques jours avant de venir à Libération, il nous avait fait visiter son