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«On dirait du sang»

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«Libé» explore le théâtre de boulevard. Episode 4: «Coup de sangria» d'Eric Chappell.
«Coup de sangria» de Eric Chappell au théâtre de la Michodière. (Photo Bernard Richebé)
publié le 5 décembre 2013 à 16h39

Ce qu'on a oublié de dire dans les épisodes précédents: le burlesque, la performance d'acteur, avec les mains, les pieds, la tête aussi, évidemment.

1) Comment prononcer un texte de toutes les façons possibles. C'était le cas dans Divina, parce que les héros endossent d'autres rôles que le leur (Amanda Lear imitant la landaise Maïté). C'était le cas dans le Fils du comique de Palmade, parce qu'on demande à un personnage d'actrice (incarné par Camille Cottin) de dire «non» neuf ou dix fois d'affilée sur tous les tons. Résultat: le corps devient le vecteur d'une parole rendue au cri, au grognement, tout entier bouffon et performant. C'est la tradition de la commedia dell'arte.

2) La gesticulation, la dégradation de la mécanique humaine. Dans Divina, c'est Guillaume Marquet qui s'y colle, en pathétique vermiceau rédimé sur la fin. Il se livre à un moment à une danse étrange avec des instruments de cuisine, marionnette automatisée. Dans Coup de Sangria, adapté d'une pièce du Britannique Eric Chappell et mis en scène par Jean-Luc Moreau, l'hystérie est cette fois continue, le texte hurlé, les acteurs trempent, au sens littéral, leur chemise. Curieusement, la bande-annonce paraît extrêmement lente au regard de la réalité du spectacle, qu'on peut dire pour une fois à bon droit, «survolté».

C'est au