Yannick Jaulin tient à rappeler qu'il pratique un des deux plus vieux métiers du monde, avec les péripatéticiennes. Il n'est pas question pour l'instant de punir le spectateur qui ose prendre un billet et s'asseoir dans le noir pour écouter le conteur. Même si ce «diseur» ne se prive pas pour pointer notre «démocratie malade». Après presque trente années d'exercice, Yannick Jaulin, 55 ans, a ressenti le besoin de gamberger sur sa profession. De faire un retour aux sources, comme on dit.
Ravalement. Sur la scène du théâtre des Bouffes du Nord, il se cantonne au minimum : une chaise et sa pomme. Le décorum premier du conte, un «art pauvre» selon ses mots, qui ne connaît pas la crise. Il brode sur le quartier, le Xe arrondissement, sur la déco de ce théâtre qui mériterait un ravalement de peinture, non ? C'est pas comme celle de la salle polyvalente de Saint-Mathurin, en Vendée… La Vendée est son département d'origine ; il en maîtrise à merveille le patois (le parlhange) et en parsème ses histoires.
Conteur, n'est ce pas un métier d'avenir ? «Un chemin de lumière dans le chaos du monde ?» Comment raconter à l'ère des écrans ? Yannick Jaulin s'interroge tout en déployant un arsenal d'histoires. Certaines sentent le Pougne-Hérisson, village des Deux-Sèvres qu'il a découvert en 1986 et où il a ensuite insufflé le festival Le Nombril du monde, jardin d'histoires. D'autres ont émaillé ses précédents s