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Danse

Bienvenue au cabaret de Sophiatown

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Venu de Johannesburg, le groupe Via Katlehong fait revivre au CentQuatre l’ambiance des quartiers noirs sous l’apartheid.
publié le 13 décembre 2013 à 19h46

Détruit à la fin des années 50, le quartier de Sophiatown, à Johannesburg, était une zone multiraciale, berceau de nombreux styles de musique et de danse incarnant la lutte contre l'apartheid. Il demeure aujourd'hui un symbole de la lutte des artistes, et c'est naturellement que le groupe Via Katlehong, issu des townships de la ville, vient de créer une pièce éponyme, Via Sophiatown, après une résidence à la Maison de la danse de Lyon. Cette comédie musicale est présentée dans le cadre de la saison Afrique du Sud en France. Sur des tubes de Dorothy Masuka ou Miriam Makeba, neuf danseurs et trois musiciens de jazz font revivre l'époque de la «happy Africa !», où les couples s'enlaçaient et s'amusaient sur les rythmes de tsaba-tsaba ou de kofifi. Les interprètes ont su conserver ces danses de leurs aînés et leur esprit.

Ce week-end, après la représentation de cette pièce en semaine, les Katlehong invitent dans leur «cabaret», tout aussi communautaire et positif. Le show est représentatif du style de ce groupe créé en 1992 dans le quartier du même nom, mené par Buru Mohlabane, Vusi Mdoyi et Steven Faleni. S’y mêlent la culture pantsula, équivalente à celle du mouvement hip-hop, née dans les ghettos, le gumboot, danse codée des mineurs, la tap dance, le step (claquettes percussives proches du time step américain). Joyeux mais aussi protestataire, ce cabaret frappe des pieds et des mains, sur le sol et le corps et siffle pour prévenir d’un possible danger. On se régale.

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