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Théâtre

«Ali Baba», une caverne un peu creuse

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La version du conte persan mise en scène à Chaillot par Macha Makeïeff manque de rythme et peine à s’extirper des clichés.
La pièce a été jouée en mars au Théâtre de la Criée, à Marseille. (Photo Brigitte Enguerand. Divergence)
publié le 25 décembre 2013 à 17h26

Qui, que, quoi, dont, où ? A Marseille où Macha Makeïeff a pris en 2011 la direction de la Criée, Théâtre national. L'ex-complice de Deschamps, qui a signé nombre de mises en scène pour le théâtre populaire et le lyrique, n'a pu résister à l'envie de monter sa version d'Ali Baba, personnage haut en couleur et en nigauderie, balayeur de rue, ramasseur de poubelles, devenu nouveau riche et tout droit sorti des Mille et Une Nuits, conte anonyme persan. Les Ali Baba ne manquent pas à Marseille, ni dans les quartiers huppés ni dans les quartiers Nord. C'est une raison suffisante pour les mettre en scène, pour s'en moquer ou rire avec eux.

Mais ici, peu de cette joie partagée autour d'une figure tout aussi bonhomme que méchante. Le spectacle Ali Baba présenté en ce moment à Chaillot, à Paris, manque d'aplomb. Le décor est planté. Une bicoque côté jardin est à la fois la boutique de Qâssim Baba, frère d'Ali, petit commerçant besogneux près de ses sous, l'appartement qu'il occupe avec sa femme, Zulma, soi-disant sourde mais surtout cupide, et celui d'Ali et de son fils grand duduche, Aziz. Le côté cour est réservé aux voleurs, à leurs containers, cavernes du conte qui doivent prendre le chemin des Amériques.

Sanglot. A la vue des costumes, on pourrait tout aussi bien être dans les années 50 qu'aujourd'hui. Zulma porte un vieux fichu de bigote, alors que Youssouf, le caïd et chef des voleurs, est une sorte de corsaire pour plateau