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Critique

Berlin, de Moscou à Bonanza

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Le collectif belge fête ses 10 ans au CentQuatre, avec deux de ses spectacles phares et une nouvelle création.
Le collectif recrée des villes sous son chapiteau rouge. ( Photo Maaike Buys)
publié le 17 janvier 2014 à 20h36

Depuis 2003, le collectif belge Berlin esquisse des portraits de villes dans leur série intitulée Holocène. Leur trajet les a menés de la ville monde Jérusalem, à Bonanza, trou perdu du Colorado ; d’Iqaluit, capitale silencieuse du Nunavut, à Moscou, ville de tous les excès. Pour chacune d’elles, Berlin imagine des formes, entre installation, projection et performance, n’excluant aucun média (film, musique, danse…). A l’occasion de leurs 10 ans, le CentQuatre reprend plusieurs de leurs créations. Bonanza (fin janvier), village aux cinq maisonnettes reconstitué en maquette : une plongée dans un monde miniature, agité par le commérage, la rancœur et la jalousie.

A Moscou, leur immersion les a menés à un scientifique qui fait le ménage le soir pour compléter son salaire de misère, un directeur de cirque qui boîte, car il a refusé les racketteurs officiels, un homosexuel qui décrit la montée du nationalisme et de la xénophobie, témoignages mis en scène sur sept écrans mobiles, accompagnés en live par un quatuor à cordes et piano, dans un chapiteau rouge.

Leur théâtre documentaire sera à l'affiche dès ce samedi soir, accompagné d'une performance inédite qui retracera en musique et images leurs 10 ans de carrière et de nouvelles créations. Comme ce retour à Jérusalem, première ville portraitisée par le collectif, autour d'un triptyque vidéo, symbolisant les trois grandes religions. Ils refont parler les personnes interviewées à l'époque, avec ce constat un peu amer que malgré la déc