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Libération

Djino Alolo Sabin, fin comme le sable

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Rencontre avec le danseur et rappeur congolais.
publié le 17 janvier 2014 à 20h46

Il est gracieux, nerveux et voudrait embrasser le monde entier en une seule accolade. Du haut de ses 22 ans, Djino Alolo Sabin, Congolais de Kinshasa (ex-Congo belge, ex-Zaïre), a envie, selon son expression, de vivre ses rêves. Rencontré au Sénégal lors d’un stage intensif à l’Ecole des Sables de Germaine Acogny, à Toubab-Dialaw (sud de Dakar), il nous avait chanté un rap de sa confection, révélant son engagement social dans la construction d’un avenir pour sa génération, enfant des guerres qui ravagèrent le pays. Il ne ménageait pas sa peine, allant d’un cours à l’autre et répétant en solitaire de nouvelles chansons.

En 2003, Djino Alolo Sabin met un pied dans le rap, se revendiquant «bad boy», profitant de la vague hip-hop alors en pleine effervescence. Il a accompagné Patient, alias Pasnas, après que ce dernier fonda en 1998 un premier groupe, Tersch (pour «Terrible expression de la racaille sous couvert de la hargne») aujourd’hui dissout, mais qui poursuit sa route grâce aux studios Kabako initiés par le chorégraphe Faustin Linyekula. Avec lequel Djino Alolo Sabin fait ses premiers pas dans la danse contemporaine.

Le chorégraphe Olivier Dubois, venu à plusieurs reprises à Toubab-Dialaw pour rencontrer les artistes africains en formation, le remarque et le sélectionne pour Souls. Le garçon ne touche alors plus terre : «A l'école de Germaine Acogny, j'ai vécu pendant deux mois une expérience unique. On ne parle que d'art, on se concentre sur la technique et cel