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Danse

«Souls», transports en commun

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Présentée au festival Fait d’hiver, à Paris, la chorégraphie d’Olivier Dubois est un rituel méditatif écrit pour six interprètes recrutés dans autant de pays du continent africain.
Lors de la répétition de «Souls», au Tarmac, à Paris. (Photo Lionel Charrier)
publié le 17 janvier 2014 à 20h46

Olivier Dubois créait, en 2008, une lecture très personnelle du Prélude à l'après-midi d'un faune, refusant de sonner l'hallali de Nijinski et de sa modernité. Plus proches de nous, trois pièces ont rythmé son cycle déchaîné sur les révolutions, l'une entièrement féminine déroulée autour des barres verticales de la pole dance jusqu'à épuisement, l'autre en solo (interprété par lui-même) dénonçant les perversions des révolutions rouges et leurs matrones matons, la troisième avec des hommes et des femmes dans des courses haletantes semblables à des accès de transe. Avec Souls, créé au Caire sur le continent africain qu'il a sillonné pour composer une équipe de six danseurs de différents pays, d'Afrique du Sud à l'Afrique du Nord, Olivier Dubois, contre toute attente, signe ici une chorégraphie fort calme et volontairement pesante.

Réflexions. Comme après un coup d'harmattan soulevant une tempête de sable qui recouvre tout relief, le plateau est nu, couleur terre de sienne. Au sol, gisent six corps, trois presque ensevelis, trois autres recroquevillés. Ils vont commencer à bouger uniformément, sans secousse, les trois gisants venant s'enrouler autour des autres avant de les soulever dans des porters très lents et longs. Les âmes errent, alors que le soleil s'est figé dans les lumières de Patrick Riou. Le poids du corps est ce qui reste pour évaluer le vivant et le mort. On pense à des réflexions de chorégraphes africains co