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Libération
Reportage

Confidences pour «Fausses Confidences»

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Des ultimes répétitions à la première, «Libération» était dans les coulisses du Théâtre de l’Odéon, où Luc Bondy vient d’adapter la pièce de Marivaux.
Scéance de travail autour du metteur en scène Luc Bondy. (Photo Pascal Victor. ArtComArt)
publié le 24 janvier 2014 à 17h06

A présent, et jusqu'au 23 mars, le spectacle a lieu. Et s'il n'est jamais une réplique de la veille et laisse chaque soir une empreinte différente, sa forme n'est plus à chercher et paraît couler de source. Mais que se passe-t-il avant, pendant les répétitions, quand rien n'existe encore et que le sens s'échappe lorsqu'on croit l'attraper ? Comment en vient-on à choisir telle couleur, telle sonorité, telle représentation d'Araminte, Dorante, Madame Argante et tous les personnages de la pièce de Marivaux, parmi l'infini des possibilités ? Comment rendre évident que les Fausses confidences sont un masque d'autant plus parfait qu'elles disent le vrai ? Pendant une dizaine de jours, on a vu Isabelle Huppert, Louis Garrel, Bulle Ogier, Bernard Verley, Jean-Damien Barbin, Yves Jacques, Manon Combes, Jean-Pierre Malo et tous les comédiens tâtonner ensemble, essayer, trouver, sous l'égide de Luc Bondy, directeur du théâtre de l'Odéon, à Paris, metteur en scène sans frontières, européen s'il en est. Sans compter la lumière, les costumes, les décors, la musique, qui, eux aussi, jouent leur partition. La distribution est prestigieuse. Souvent associé au chic, le prestige peut être dangereux. Mais le travail n'est jamais chic. La pièce est, de plus, la moins séductrice de Marivaux. Nulle mascarade ici. Elle parle d'argent, de pouvoir, et de la fabrication des sentiments. D'aujourd'hui, en somme. Si c'est le cas, c'est un choix, un effet, et une réussite de la mise en scène. Jou