Artiste et pédagogue associé par le passé à divers noms (la troupe Archaos, la danseuse Carlotta Ikeda, l’Atelier lyrique de Tourcoing), Gérard Fasoli a été nommé à l’automne 2012 directeur général du Centre national des arts du cirque. Etablissement placé sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, le Cnac a été créé en 1985 à Châlons-en-Champagne, dans l’un des derniers cirques stables de France. Sous son mandat, Fasoli entend défendre les missions d’enseignement et d’insertion professionnelle, mais aussi la recherche et le centre de ressources. Entretien.
Est-il plus ou moins facile de se faire une place dans l’univers du cirque aujourd’hui qu’il y a dix ou vingt ans ?
La problématique ne se situe pas dans une opposition binaire du type «c’était mieux ou plus facile avant». A l’heure actuelle, il est toujours possible de s’inscrire dans la durée : l’ouverture du marché du travail et la richesse de la diffusion sont des facteurs favorisants, mais la développement de l’offre de formation met en plus grande concurrence les étudiants circassiens ainsi que les établissements d’enseignement.
Comment évoluent dans la durée les élèves sortant du Cnac ? Quelle est l’«espérance de vie» moyenne d’un circassien ?
D’après nos statistiques, le taux d’employabilité demeure très satisfaisant (la plupart deviennent interprètes de cirque, de théâtre, de danse ; d’autres, metteurs en piste). Concernant l’«espérance de vie», certains possèdent un capital corporel et psychologique plus important que d’autres, car nous avons tendance à vite fatiguer. J’ai moi-même été sur scène jusqu’à 55 ans et si je n’avais pas fait le choix de diriger l’Esac de Bruxelles, puis le Cnac, depuis un an, j’y serais toujo