Désormais quasiment aussi immuable que la galette des rois, le spectacle de fin d’études de la promotion du Centre national des arts du cirque (Cnac) de Châlons-en-Champagne s’en vient, chaque année à pareille époque, donner le tempo - plutôt virevoltant en l’occurrence. Cela fait en effet vingt-cinq ans, mine de rien, que dure cet aimable rituel avec, toujours, une particularité : la mise en scène, confiée à un artiste issu d’un autre univers (a priori le théâtre ou la danse), qui change chaque année.
«Subtilité». Ainsi s'offre à nous Tetrakaï, 25e maturation collective, orchestrée cette fois par l'homme de théâtre et performer Christophe Huysman, qui chaperonne quatorze garçons et filles (moyenne d'âge : 24 ans) originaires de France, mais aussi du Burkina Faso, du Chili, d'Argentine… «Ne cherchez pas la signification de Tetrakaï», précise la note d'intention, qui ne résiste pas, cependant, à l'envie ingénument pédante de décomposer le titre : «Tetra : le chiffre 4 en grec + kaï : un terme calligraphique japonais (le format A4) ou la conjonction "et" en grec ancien, employée comme adverbe, qui pourrait se traduire par "aussi"». Enoncé de façon moins absconse, le propos se veut «questionnement sur le monde d'aujourd'hui, abordant les disparitions et les exils avec éclat et les oppressions de dictatures avec subtilité». Pas moins. De fait, comme lors de précédentes créations du Cnac,