En janvier 2013, le danseur et chorégraphe américain Robert Swinston était nommé à la direction du Centre national de danse contemporaine d’Angers (CNDC), succédant à Emmanuelle Huynh après de nombreux pourparlers. Le lieu, dont la spécificité est de gérer une école supérieure, se tourne une nouvelle fois vers les Etats-Unis, après que les remarquables formateurs Alwin Nikolais et Viola Farber l’ont dirigé respectivement de 1978 à 1981 et de 1981 à 1984.
Pour tous ceux qui reçurent en plein cœur le choc esthétique porté par le chorégraphe et pédagogue postmoderne américain Merce Cunningham (1919-2009), Robert Swinston, 64 ans, est emblématique. Dans chacun des spectacles ou des events (événements à base de recyclage de phrases chorégraphiques du répertoire) proposés par la compagnie - toujours soutenue par la France -, on l'attendait, adorant voir sa bouille de clown plantée sur un corps de danseur métronome. Il aurait été parfait pour Broadway, mais Cunningham l'a entraîné sur la voie plus aventureuse de la danse contemporaine. Swinston revient sur ses trente-deux années passées avec lui en tant que danseur, puis assistant, et enfin directeur artistique de la compagnie. «J'étais dans le studio, raconte-t-il, dans une pratique quotidienne, prêt à m'engager dans un processus créatif. Je souhaite continuer à créer à partir de ce qu'il nous a légué. Cela correspond à sa façon de travailler. Il aimait transformer, recycler les matériaux qu'il avait élaborés.