Mathilde Monnier, directrice depuis 1994 du Centre chorégraphique national de Montpellier (CCN), dans l’Hérault, a été nommée en novembre aux fonctions de directrice générale du Centre national de la danse (CND) de Pantin (Seine-Saint-Denis), où elle succède à Monique Barbaroux.
Créé en 1998 dans une ville de proche banlieue en pleine restructuration, le CND, établissement public qui a intégré en janvier 2013 la Cinémathèque de la danse, est ainsi confié pour la première fois à une artiste, reconnue pour avoir initié par son travail et accompagné le développement (et les virages) de la danse contemporaine. Mathilde Monnier, qui prend ses marques dans l'imposante bâtisse (une ancienne cité administrative de 7 000 m2) qui donne sur le canal de l'Ourcq, reçoit au rez-de-chaussée, qu'elle entend bien ouvrir à tous les artistes, locaux comme étrangers.
A votre arrivée au CCN de Montpellier, vous disiez vous méfier du mot «centre». Or, vous voici aujourd’hui au centre du Centre…
J’ai appris à amadouer ce mot. Derrière, il y a l’activité d’un lieu qui pousse à revoir sa définition de façade. Il faut le dépasser pour qu’il prenne un autre sens que celui d’un réceptacle. Je le comprends maintenant dans sa capacité de propagation.
C’est la première fois qu’une artiste dirige cette structure. Qu’est-ce que cela implique ?
J’ai été nommée alors que j’avais été reconduite à Montpellier. En trois semaines, j’ai bouclé vingt ans de ma vie et c’est une page qui se tourne. Je suis - et reste - une artiste. Si bien que je pense cette maison comme un projet global, avec des artistes associés en lien avec des partenaires. J’ai eu parfois l’impression que la danse contemporaine était arrivée à faire le