Il trône dans la salle du charmant théâtre de quartier Jules-Julien, à Toulouse, pour une soirée coupé-décalé à l’ivoirienne. Tel le roi de son peuple, aussi fictionnel quant à sa biographie que réel quant aux images d’archives projetées pendant le spectacle, James Carlès, 45 ans, danseur, chorégraphe, pédagogue et chercheur (1), Français d’origine franco-camerounaise, sait régner, rappelant que chacun est le roi de quelqu’un.
Braquant une caméra mobile sur lui-même pour mesurer son ego, il se lasse et trouve rapidement un jeune homme blanc assis dans la salle à ses côtés qui deviendra son valet, «trop lent» à son goût. Personne ne l'avait vu dans ce registre théâtral. C'est la chorégraphe metteure en scène sud-africaine Robyn Orlin qui lui a joué un tour et lui a écrit un solo sur mesure, en l'occurrence plutôt sur démesure.
Bien qu'encore trop bavard lors de sa première représentation et trop chargé en images vidéo (notamment dans des séquences de «peintures» sur le corps), Mesdames, Messieurs, maintenant arrêtons de tourner autour du pot rappelle judicieusement quelques pages tragiques du pouvoir colonial, tout en remontant aux origines dansantes attiées (du peuple éponyme de Côte-d'Ivoire) et en restant dans le registre de la rigolade et de la moquerie.
Toge. Le coupé-décalé, né à Abidjan, qui vient de la danse traditionnelle ak oupé, évocation d'un corps désarticulé, et qui est aussi une danse à succ