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Danse

Le Roy se fait sujet

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Dans le cadre de son Nouveau Festival, le centre Pompidou consacre une rétrospective au chorégraphe, dont les solos sont mis en jambes par d’autres danseurs.
«Self Unfinished», créé en 1998. (Photo Katrin Schoof)
publié le 19 février 2014 à 17h56

Self Unfinished a été créé en 1998, dans ces années charnières que le milieu baptisa «la non-danse» parce que ça ne bougeait plus selon les conventions du théâtre classique et que le concept primait sur le déplacement et les pas. Lors de la première, on entrait en relation de proximité avec le chorégraphe et danseur Xavier Le Roy, au point d'en oublier la salle : en noir et blanc comme dans un vieux film que personne ne serait parvenu à coloriser, dans une apparente absence de décor (une chaise et une table), le danseur se livrait à une expérimentation sur son propre corps, plutôt osseux, au point que l'on pouvait voir et presque entendre craquer les articulations pourtant parfaitement huilées. Dans un white cube parfaitement lisse, il tentait de laisser une trace, une écriture à l'encre noire, avant de se présenter nu.

«Upside Down». Diplômé en biologie moléculaire, Xavier Le Roy travaille sur l'isomorphisme, faisant de son corps un objet riche de connexions et d'inversements. Il apparaît sens dessus dessous, désarticulé, réarticulé jusqu'à n'avoir plus forme humaine, la découpant et la reformulant grâce à de simples pantalon et tee-shirt. L'effet est scotchant et l'ambiance, à laquelle participe largement le compositeur Laurent Goldring, a la saveur de l'étrange sur l'air d'Upside Down, de Diana Ross, en boucle.

Ce solo qui porte bien son titre, Self Unfinished, est repris dimanche dans le cadre de la