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Libération
interview

«Servir la parole du poète plutôt que l’action»

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Eric Lacascade explique son choix de mixer deux versions de la pièce :
Atelier de l'Ecole du TNB, dirigé par Eric Lacascade et Daria Lippi, Rennes, le 13/01/11. (Photo Caroline Ablain)
publié le 20 février 2014 à 19h36

Eric Lacascade a pris en 2012 la succession de Stanislas Nordey comme directeur de l’école d’acteurs du Théâtre national de Bretagne, à Rennes. Il est aussi devenu, naturellement, un des metteurs en scène associés à la maison. A douze ans d’intervalle, François Le Pillouër, le directeur de l’établissement, a ainsi redonné une chance à deux metteurs en scène sortant d’une expérience douloureuse avec l’institution. Pour Stanislas Nordey, il s’agissait de l’échec - au moins d’un point de vue comptable - de l’expérience de «théâtre citoyen» menée au théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis de 1997 à 1999. Pour Eric Lacascade, ce fut encore plus rude. Son départ de la direction du Centre dramatique national de Caen, en 2006, marqua le début d’une traversée du désert. Il a payé non seulement pour le déficit laissé à son successeur, mais aussi pour un certain radicalisme, tant politique - il fut à la pointe de la pointe du conflit des intermittents en 2003 - qu’artistique. A Rennes, Eric Lacascade a enfin trouvé un point d’ancrage et les conditions pour rappeler qu’il reste un artiste majeur.

Pourquoi avez-vous choisi de «mixer» l’Homme des bois avec l’Oncle Vania ?

Les deux pièces me plaisent pour des raisons différentes. Vania est plus centré sur l'intimité, la famille. C'est comme une dissection très belle, parfaite, presque trop. L'Homme des bois, c'est l'inverse, un grand mouvement qui déborde de vitalité, de jeunesse, même s'il se perd en route. Je voulais monter les deux textes mais, pour des questions budgétaires, les producteurs pot