Bien que présentes dans le hip-hop dès son apparition en France, au début des années 80, les femmes ne s’y sont pas toujours senties très à l’aise, sans doute faute de trouver une scène à leur mesure. Tantôt employées par les compagnies dans des rôles plutôt décoratifs, tantôt contraintes à se masculiniser pour atteindre le niveau technique des hommes, elles arrivent aujourd’hui en force, en tant qu’interprètes et chorégraphes. L’une d’entre elles, une «ancienne» du mouvement, Bintou Dembélé, avait fort bien décrit dans un solo très touchant son parcours difficile au sein d’un monde limite machiste. Depuis les débuts, le hip-hop a évolué rapidement vers une gestuelle plus souple, un état d’esprit beaucoup moins guerrier, des choix musicaux plus libre (du flamenco à Bach, par exemple) et des thématiques moins sociales - pour aller jusqu’à l’abstraction.
Tournante. Pourtant, parce qu'il a son propre langage codé, le hip-hop n'a jamais perdu ses racines liées aux mouvements migratoires. Les femmes, très présentes dans la quatrième édition du festival Hautes Tensions de la Villette, sont là pour le confirmer (lire ci-contre). En répétition au WIP, une salle mise à la disposition des compagnies pour développer leur travail, Tishou Aminata Kane scrute la qualité de chaque geste des cinq danseuses qui composent la compagnie A part être. L'enjeu est de taille, car elle ne dirige pas, mais s'associe aux autres, brésiliennes, portugaises,