Dans quelques mois, lorsque sortira en salles l’adaptation cinématographique de Into the Woods par Rob Marshall, avec Johnny Depp et Meryl Streep, plus personne n’ignorera l’existence du musical du même nom, livré en 1987 par Stephen Sondheim. En attendant, on peut le découvrir au Châtelet, comme précédemment A Little Night Music, Sweeney Todd et Sunday in the Park with George, tous montés pour la première fois en France dans ce même théâtre, dont le directeur, Jean-Luc Choplin, s’est donné pour mission de faire découvrir les œuvres de l’auteur, compositeur et dramaturge new-yorkais.
Les comédies musicales de Stephen Sondheim sont toutes différentes et atypiques par leur thématique et leur traitement, aussi bien musical que dramatique. Into the Woods se déroule dans un royaume, à l'orée d'un bois. Un boulanger et sa femme ne peuvent avoir d'enfant sauf à exécuter les trois volontés d'une sorcière. Leur histoire, imaginée par James Lapine, en croise deux autres plus célèbres, celles du Petit Chaperon rouge et de Cendrillon, retranscrits par Charles Perrault. Ces récits n'en font plus qu'un aux ramifications nombreuses, avec d'autres contes populaires, comme la Belle au bois dormant ou Raiponce, consignés par les frères Grimm. Contre toute attente, il ne faut pas cinq minutes à Stephen Sondheim et James Lapine pour entraîner le spectateur dans ce voyage délirant au pays des contes de fées. Trois