Drôle de climat à Roanne (Loire). Quatre jours après avoir repris son fauteuil à la socialiste Laure Déroche, en mars, le maire (et député UMP) Yves Nicolin a annoncé son renvoi à Abdel Sefsaf, le directeur du théâtre municipal. Et chargé la police d'aller porter, le 10 avril, la lettre de licenciement au domicile de l'intéressé. Dans son courrier, Yves Nicolin indique que «le poste de directeur de théâtre est un poste à temps plein incompatible avec l'exercice d'activités culturelles ou artistiques parallèles». En clair, il reproche à Abdel Sefsaf d'être aussi acteur et metteur en scène ! Sans doute conscient que cet argument risque de manquer de poids juridique, Nicolin ajoute «l'illégalité» de l'arrêté municipal du 7 janvier qui nommait Sefsaf à la tête du théâtre et qui mentionnait le 19 novembre 2013 comme date de début de contrat. Une rétroactivité contraire au droit selon le maire, qui précise que c'est le sous-préfet de Roanne qui l'a «informé de cette entorse à la règle». En contrepartie et «compte tenu de [sa] situation familiale», Abdel Sefsaf s'est vu proposerun contrat jusqu'au 4 juillet, «date du dernier jour de classe avant les vacances scolaires».
Ce limogeage fait des vagues. Le nouveau directeur, nommé en 2012 pour un premier contrat d'un an, avait augmenté le nombre d'abonnés et de spectateurs grâce à un projet prévoyant résidences d'artistes et créations. Un courrier signé notamment du Syndeac (le syndicat qui