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Danse

Jérôme Brabant, rien de sorcier

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A Pantin, le chorégraphe réunionnais propose une création créole , le magnétique «Impair».
(Photo PIerre Ricci)
publié le 13 mai 2014 à 19h06

Intrigué par sa façon lente et chaloupée de se mouvoir, on l'avait déjà remarqué lors de son précédent solo, Heimat, dans lequel il manipulait des chapeaux pointus, turlututu, dessinant montagnes, piquants de hérisson ou mamelles de louve. Jérôme Brabant revient aux Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis avec un nouveau solo tout aussi langoureux, hypnotique, sollicitant chaque partie du corps. A l'approche de la quarantaine, souple comme un adolescent, la peau brune contrastant avec des yeux bleus, le personnage possède un savoir-faire certain - il fut interprète dans plusieurs compagnies, dont celle de Patricia Ferrara - qui n'ampute en rien la liberté d'un imaginaire ancré dans les rites et mythes de sa Réunion natale.

Bien qu'y effectuant des allers-retours après avoir quitté l'île à l'âge de 14 ans, n'ayant gardé aucun contact avec sa famille paternelle après le divorce de ses parents, il n'avait aucune conscience de la richesse culturelle de la région. «Je n'en connaissais pas grand-chose. Ce n'est que lors de vacances, en 2009, que je comprends vraiment d'où je viens, c'est-à-dire d'un milieu modeste d'agriculteurs, resitue Jérôme Brabant, 36 ans. Je découvre alors l'appartenance à un pays, celui que l'on porte en soi, et bien que je sois français, je me sens avant tout réunionnais.»

Pour sa nouvelle création, il part à la recherche de ses grands-parents et découvre dans un livre (1) que ces derniers, Bébé et Augusta Lauret, étaient d