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Opéra

Gluck en direct d’un hosto viennois

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Castellucci fait intervenir dans son «Orphée» une femme atteinte du «syndrome d’enfermement».
La malade sur l'écran et les chanteurs Christiane Karg et Bejun Mehta. (Photo Luca Del Pia)
publié le 20 mai 2014 à 19h56

La nouvelle production d'Orphée et Eurydice de Gluck, confiée à Romeo Castellucci et proposée du 11 au 18 mai aux Wiener Festwochen, n'a pas fait scandale. Certes, le metteur en scène italien n'y jette pas des excréments sur le visage du Christ comme dans Sur le concept du visage du fils de Dieu, présenté en 2011 au Festival d'Avignon et au Théâtre de la Ville. Mais l'on redoutait néanmoins le pire, depuis l'annonce de la participation au spectacle d'une patiente atteinte du «syndrome d'enfermement», soit une paralysie physique complète, excepté le mouvement des paupières, tandis que conscience et facultés cognitives restent intactes.

Cœur. Dans la première partie, Orphée chante devant un écran sur lequel s'inscrit l'histoire de Karin Anna Giselbrecht, née en 1989. Il y a trois ans, cette Autrichienne qui se destinait à une carrière de ballerine fut trouvée inconsciente. Après réanimation cardiaque, elle sombra dans le coma. Les examens révélèrent qu'elle était atteinte du syndrome du QT long, anomalie du cœur. Depuis, elle est hospitalisée dans le service neurologie du centre gériatrique Am Wienerwald de Vienne. On la découvre dans la deuxième partie du spectacle, quand Orphée descend aux enfers pour en ramener Eurydice, morte le jour de leur mariage : la caméra pénètre dans l'hôpital et montre Karin sur son lit, écoutant au casque la représentation, date et heure de l'électro-cardiogramme faisant foi.

En transparence, d