«En vérité, je vous le dis, qui n'a pas le sens de l'humour n'entend rien à la vie» : la phrase figure dans Golgota picnic, la pièce de Rodrigo García créée à Madrid en janvier 2011. L'humour n'est pas la première qualité des activistes catholiques polonais qui exigent l'interdiction du spectacle. En un remake des manifestations de protestation organisées à Toulouse et Paris en décembre 2011, à l'initiative de l'officine extrémiste Civitas, ils prétendent faire converger sur Poznan des dizaines de milliers de manifestants, venus de tout le pays, dans le but d'empêcher les représentations des 27 et 28 juin programmées au Malta Festival.
Ils ont reçu le soutien des plus hautes autorités ecclésiastiques polonaises, dont l’archevêque de Poznan, Stanislaw Gadecki, et de plusieurs associations de supporteurs de football, connus pour leur violence. Une conjonction explosive qui inquiète au plus haut point les responsables du festival, l’un des principaux rendez-vous de théâtre du pays, qui se tient tous les ans en juin. Le festival envisageant, du coup, de faire se dérouler le spectacle à huis clos, dans le théâtre vide, et de retransmettre la représentation en streaming sur Internet, Rodrigo García s’est dit prêt à reprendre la proposition à son compte. Dans une lettre rendue publique mercredi, l’auteur-metteur en scène, par ailleurs directeur du Centre dramatique national de Montpellier, disait ainsi envisager l’idée, si c’était le seul moyen d’éviter l’annulati